Acceptez les sentiments de vos enfants 

  11 Mai 2018    Lu: 2548
Acceptez les sentiments de vos enfants 

Avant, quand mes enfants pleuraient, j’étais souvent agacée. Maintenant, je me rends compte que ça me frustrait parce que je ne savais pas comment gérer leurs émotions.

Parler franchement de ses émotions est déjà suffisamment difficile, mais je suis d'avis que ça l'est d'autant plus pour un enfant. Nous vivons dans une société dans laquelle on leur dit encore de prendre sur eux et d'arrêter de pleurer parce que, depuis des années, on attend d'eux qu'ils correspondent à une image en grande partie irréaliste de superhéros, née de la pop culture. Voyons les choses en face: sur grand écran, quand on est fort et courageux, on fait rarement preuve de sensibilité, et on ne pleure pas.

J'ai un fils de 12 ans et une fille de 21 ans qui ont eu leur lot d'épreuves. Je ne veux pas dire par là qu'ils sont malheureux – ce n'est pas le cas – mais je crois pouvoir affirmer que, sur le plan mental, ils ont déjà connu plus de hauts et de bas que la plupart des adultes.

Des ruptures stressantes, être témoins des conséquences des troubles mentaux qui m'ont valu de partir en ambulance sous leurs yeux... Personne ne devrait avoir à assister à ça, et encore moins des enfants.

Heureusement, les choses ont complètement changé et, aujourd'hui, notre vie de famille est paisible (tant que nous ne courons pas après notre chien, Walter). Nous rions beaucoup maintenant. Mon fils s'en sort mieux à l'école, et ils ont tous les deux retrouvé cet éclat dans le regard qui m'a manqué pendant si longtemps! Malgré tout, même si notre vie est bien plus belle aujourd'hui, il y a toujours des moments où je sens qu'ils sont tristes ou inquiets.

Mes enfants font très attention de ne pas me blesser et essaient de s'assurer que je suis toujours heureuse. Cela doit être éreintant, mais je les comprends, puisque je passais moi aussi mon temps à vouloir rendre ma mère heureuse. Mais en dépit des efforts que je fais pour leur montrer que je vais bien et que je suis en bonne santé, il leur arrive d'être inquiets pour moi. Dans ces cas-là, ils ont simplement besoin de pleurer un bon coup.

Quand je me remettais du syndrome de stress post-traumatique, de ma dépression et de mon addiction, j'ai énormément appris sur le pouvoir de l'acceptation des émotions. J'en suis tellement soulagée que je fais en sorte de partager ces stratégies avec mes enfants.

Avant, j'étais souvent agacée quand mes enfants pleuraient. Avec le recul, je me rends compte que j'étais frustrée parce que je ne savais pas gérer leurs émotions de manière saine. Quand je repense aux moments où je les envoyais dans leur chambre jusqu'à ce qu'ils arrêtent de pleurer ou quand je persistais à leur dire qu'ils allaient bien alors que ce n'était visiblement pas le cas, ça me rend malade.

Voici quelques astuces pour accepter les émotions de ses enfants. Elles pourront paraître élémentaires aux yeux de la plupart des parents, mais je suis prête à prendre le risque de voir quelques yeux se lever au ciel et de passer pour la maman qui croit en connaître un rayon en matière d'éducation. Il se trouve que, maintenant, c'est le cas.

Ne leur imposez pas de limite de temps

Quand mes enfants sont tristes, je les console et je leur dis qu'il est normal de pleurer. Je ne les limite pas dans le temps. Plus de: "Allez, arrête de pleurer." Qui suis-je pour juger que ça suffit? Si quelqu'un me disait ça, ça me rendrait folle. Alors pourquoi serait-ce acceptable de le dire à nos enfants?

Laissez-les ressentir ce qu'ils ressentent

Je valide leurs peurs et leurs inquiétudes. Je ne leur dis pas: "Ce n'est pas la peine de pleurer", ni: "Il ne faut pas avoir peur de ça", parce qu'encore une fois, je ne suis pas dans leur tête et je n'ai pas le droit de décider pour eux de ce qu'ils ressentent.

Écoutez-les et accordez-leur toute votre attention

Je prends le temps d'écouter ce qui les contrarie. Je suis la première à admettre que je suis collée à mon téléphone mais, quand ils sont tristes, je le pose. C'est vrai, je dois parfois me forcer à le faire... mais je le fais. Dans ces moments-là, rien n'est plus important que de leur accorder toute mon attention.

N'ayez pas peur de pleurer vous aussi

Enfin, et surtout, quand je suis triste, je le montre aussi! Quand j'étais malade, je croyais que cacher mes émotions à mes enfants leur épargnerait de la peine. En réalité, ça la provoquait. Les enfants sont tellement en phase avec notre personnalité, y compris notre communication non verbale, qu'ils savent quand nous sommes tristes. Le nier ne fait que les perturber et les inquiéter davantage. Quand j'ai commencé à leur dire la vérité sur mes émotions, j'ai été surprise de voir qu'ils les acceptaient et qu'ils passaient à autre chose!

Pour la plupart d'entre nous, pleurer n'est pas facile. Mais je vous mets au défi de nier que vous ne vous sentez pas mieux après! Je comparerais même le sentiment d'apaisement qu'on éprouve après une bonne crise de larmes au sentiment de soulagement et de bonheur qu'on ressent après avoir couru. Alors, faisons en sorte de ne pas priver nos enfants de ces occasions de calme, de joie et de soulagement.

Natalie Harris


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